Le droit de ne pas choisir

Je suis née à Paris, d’une mère d’origine polonaise et d’un père camerounais que je n’ai jamais connu.

Élevée seule par ma mère, j’ai dû me construire sans figure paternelle.

En 2005 j’ai décidé de partir  à la recherche de mes racines africaines au Cameroun.

J’ai retrouvé le village de mon père  à environ quatre heures de route au sud de Yaoundé.

De fille unique, je suis devenue la parente de plusieurs frères et sœurs, de tantes et d’oncles, de cousins et de cousines.

Le choix du noir et blanc s’est très vite imposé pour illustrer mon propos.

A travers cette série de portraits je souhaitais aborder  l’absence de transmission par mon père de cette identité africaine que j’ai dû découvrir par moi-même,  l’Afrique, son mystère, sa beauté, sa force.

Mais aussi mon interrogation en tant que métisse sur ma légitimité à me revendiquer de cette culture.Mes nombreux voyages ainsi que ce travail

photographique m’ont fait comprendre que j’avais le droit de ne pas choisir et de me nourrir de ces deux cultures.

Constance Kasprzyk